L'écume
(écrit en juin 2004)
Tu es l'écume sur la vague.
Vole.
Voltige.
Tourne et retourne.
Ephémère écume
Blanc de blanc
Blanc sur bleu
Futile chimère.
Tu es l'écume sur la vague
Celle qu'on malmène ou qu'on mène
Vole
Voltige
Et tourne, et retourne.
Tu es l'écume sur la vague
Larme blanche
Parmi les larmes bleues
Et vole
Et voltige.
Tu es l'écume sur la vague
Ancienne sirène désincarnée
Et oubliée
Et vole, et voltige
Et tourne, et retourne.
Tu es l'écume sur la vague
Celle qu'on malmène ou qu'on mène
Loin.
Au loin car sans attaches.
Tu es l'écume sur la vague
Ô nostalgie voyageuse
Tu es l'écume sur la vague
Ô solitude abandonnée
Tu es l'écume sur la vague
Ô sirène déchue
Ô humaine déçue
Ô vagabonde lasse.
Tu es l'écume sur la vague
Celle que l'on mène et malmène
Loin de tout repos
Loin de la chaleur
Loin de l'humanité
Loin des yeux des Hommes.
Tu es l'écume sur la vague
Car, bannie parmi les bannies,
Tu as vu ce qu'il ne fallait
Tu as su et crié
En silence.
Le secret. L'ancestrale malédiction.
Tu es l'écume sur la vague
Loin de tout et de tous
Car on t'a séparée
De toi
Et de la Terre.
Tu n'es plus que poussière.
Liquide. Tu es l'écume sur la vague.
Seule.
Ballottée par les flots
Peu amènes. Et salés.
Tu es l'écume sur la vague
Sans répit ni repos.
Tu es l'écume sur la vague
Résolument rejetée
Par les rivages hospitaliers.
Oui,
Tu es l'écume sur la vague
Ballottée, transportée
Par une mère peu amène
Loin des rivages et des amis.
Loin des marins et des mouettes.
Oui,
Tu es l'écume sur la vague.
Celle que ton père a condamnée.
Marquée de son fer
Dur et cruel.
Oui,
Tu es l'écume sur la vague,
Sans attaches, sans rien.
Soumise à la cruauté des flots
Sous des cieux en furie.
Tu es l'écume sur la vague…
…Prends ton envol au pied d'une mouette.
Oiseau, ô oiseau, emmène moi jusqu'au rivage !
Oiseau, ô oiseau, romps cet ancestral maléfice !
Oiseau, ô oiseau,
Où es-tu, qui es-tu ?
Oiseau, ô oiseau, surtout ne me lâche pas
Que je ne redevienne
L'écume sur la vague.